Ha, ces humains! Décidément, ils ne tiennent pas longtemps la route. Sauf que je ne peux tout de même pas multiplier les disparitions, cela finirait par devenir suspect. Alors, il faut bien que je trouve des astuces pour qu'ils me servent encore quelque temps. En général, j'avais recours aux discrets services du Bloodlife et je m'étais laissé dire qu'un médecin en particulier était fort efficace. Tiens, j'étais curieuse et j'en avais quelques uns à retaper si possible. Mentalement, ils resteraient conditionnés, c'était un peu dommage, mais physiquement, je pensais pouvoir peut être encore jouer un peu avec.

Le rendez vous avait été pris, l'avantage aussi de faire parti du conseil, je pouvais me mettre en priorité. J'en profitais parfois. De temps en temps pour ne pas avoir l'air d'abuser. J'aimais ce genre d'avantage. Et ce soir, je l'attendais. Enfin, j'étais curieuse de le voir, tout simplement et de juger sur pièce sa compétence. Mais en même temps, j'étais joueuse. J'allais le provoquer, voir ses réactions et peut être même le mordre un peu. Je n'avais pas encore décidé du dernier point, cela dépendrait aussi de s'il tombait dans les filets que je lui tendrais ou bien s'il éviterait tout les écueils.

Déjà rien que le choix de la tenue était important. Je ne voulais pas tomber dans la caricature de la maîtresse, comme certains humains me définissaient au début. Je les remettais vite à leur place de jouets, d'amusement. Finalement, j'optais pour un costume d'homme, de la chemise en passant par la cravate. Mais très sexy, boutons ouverts laissant apercevoir un beau décolleté, pantalons moulants. Seule concession à cet aspect très masculin, des escarpins noirs possédant des talons vertigineux. Les instructions étaient claires. Une fois arrivée, le médecin devait être conduit dans le petit salon en attendant que je le rejoigne.

L'esclave vint enfin me dire que mon visiteur était arrivé. Ho, il faisait un parfait serviteur, pas un mot de trop ne franchissait sa bouche et ce n'était pas lui qui irait me trahir. Sans me presser, je rejoignais la petite pièce luxueuse où attendait la personne que je recevais ce soir. J'entrais et le détaillais. Oui, pas mal. Cela pouvait être amusant de jouer avec lui. J'eus un petit sourire qui pouvait passer pour aimable mais qui ne montrait en fait que le contentement de la mise en place d'un amusement dont je serais très certainement la seule gagnante. Il était maintenant temps d'en venir au fait.

«Bonsoir. J'espère que je ne t'ai pas fait trop attendre. J'ai entendu parlé fort en bien de tes compétences et c'est pour ça que tu es là ce soir. J'ai quelques serviteurs mal en point et j'espère que tu pourras me les requinquer un peu.
As tu dîné? Je peux te faire préparer quelque chose pour la fin de soirée.»

Je me retrouve à l’état d’esclave dans un endroit plein de vampires sans que j’ai mon mot à dire et je dois avouer que je n’aime pas vraiment l’idée de me retrouver ainsi piégé. Sauf que je ne peux pas faire autrement que d'obéir étant donné qu’avec ma condition d’humain je ne fais absolument pas le poids face à ces êtres de la nuit. Mon cerveau a encore un peu de mal à intégrer l’information. Pour moi, cela relevait d’une farce, les vampires étaient à la rigueur un costume d’halloween mais sûrement pas réels et pourtant… Me voilà convié à me rendre chez une femme que je ne connais pas le moins du monde qui semble faire partie de cet Univers. Je me retrouve dans un salon que j’étudie avant d’entendre un bruit de talon dans mon dos. Je me retourne pour faire face à la jeune femme que j’observe quelque peu intrigué et attendant de savoir un peu ce qu’elle me voulait exactement car j’en avais foutre aucune idée sur le sujet. «Bonsoir. J'espère que je ne t'ai pas fait trop attendre. J'ai entendu parlé fort en bien de tes compétences et c'est pour ça que tu es là ce soir. J'ai quelques serviteurs mal en point et j'espère que tu pourras me les requinquer un peu. As tu dîné? Je peux te faire préparer quelque chose pour la fin de soirée.» Je regarde toujours la jeune femme et finit par répondre “Bonsoir. ah oui? Vous avez entendu parler de moi.. je dois dire que j’ai du mal à comprendre l’intérêt que je peux bien porter.. au milieu des vôtres. Je ne vois pas vraiment en quoi je peux être différent des autres… humains.” Je déglutis avant de poursuivre. “Eh bien étant médecin, alors j’essaierais de faire mon possible pour satisfaire vos attentes, Madame” Il n’a aucune envie de se faire punir en tous les cas. “Je n’ai pas faim, merci bien. Vous avez beaucoup de monde à faire soigner, j’imagine… si vous voulez bien m’indiquer le chemin afin que je puisse commencer.” Je ne tiens pas à traîner, surtout s’ils sont nombreux. J’espère également qu’ils ne sont pas trop mal en point. Je prend ma sacoche que j’avais emmené avec moi avec du matériel qui pourrait bien me servir dans ma tâche. “Par contre, si vous avez un verre d’eau, ça serait pas de refus, s’il vous plaît”

[Navré pour cette longue attente, va se cacher sous Terre]

L'humain semblait quelque peu étonné que j'ai entendu parler de lui. Mais c'était normal, je faisais parti du conseil, donc nous nous partagions les ressources du Bloodlife. Il poursuivait en protestant qu'il ne présentait que peu d'intérêt. Il se trompait. Déjà, c'était fort amusant de jouer les tentatrices. De plus, il était au service de la société des vampires, ce qui évitait de devoir se cacher avec lui. En bonus, il était médecin, ce qui n'était pas de trop avec certains de mes congénères qui tout comme moi aimait… jouer avec la nourriture, dirons nous. Ca ne gâchait pas le goût, bien au contraire.

«Tu te sous estimes, je pense. Mais suis moi, c'est par là.»

Lui répondis je en me mettant en route vers les pièces où j'avais fait réunir les malades. Il y en avait deux, les cas les plus bénins dans une et ceux les plus graves dans une autre. Pour les pathologies les moins graves, cela allait de simples contusions, même si elles étaient nombreuse, jusqu'à un membre déboîté, en passant par quelques abrasions de la peau, par exemple. J'avais une grande villa, cela pris un peu de temps pour arriver à la première salle. Juste de quoi faire que l'homme proteste qu'il n'avait besoin de rien, à part d'un verre d'eau. Pour le reste, je supposais que oui, il ferait de son mieux. Il n'y avait pas le fameux serment d'Hyppocrate?

«Allons, même pas un thé ou un café après tout cela, histoire de te détendre? Tu peux même dormir ici si vous êtes fatigué après tout ça. Ma maison est hautement sécurisée.»

Je ne précisais pas que le seul éventuel danger était ma propre personne. Mais en même temps, je n'allais pas lui faire de mal, même si je le mordais. Je savais me maîtriser, ce serait tout de même dommage que ça ne soit pas le cas, vu mon âge. Mais s'il insistait, j'enverrais un domestique lui chercher son eau, tout en me disant que j'avais encore le temps de le faire change d'avis. Et que même, je ferais tout pour. Un peu de compagnie, je n'avais rien contre. En plus, je n'avais jamais discuté avec cet humain. De nouvelles connaissances, c'était toujours instructif. Je ne voulais pas me priver de quelques échanges.

«Je vois que tu as pris ton matériel avec toi, mais il y a pas mal de choses ici, donc s'il manque quoi que ce soit, il ne faut pas hésiter à le dire. Au pire, je peux même envoyer quelqu'un à une pharmacie de garde.»

J'ouvris la première porte et m'effaçais pour le laisser entrer. Mais au passage, je me collais à lui, comme par accident. Cela ne durerait sans doute que le temps qu'il entre dans la pièce, mais peut être aurait il une réaction. N'importe laquelle.