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Malvina Magnus
Malvina Magnus
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Date d'inscription : 17/09/2020
Dim 31 Jan - 14:42
Il n'était pas toujours facile d'être une vielle vampirique dans un monde moderne. J'avais toujours un peu de mal avec la technologie. D'accord, je devais bien avouer que certaines choses étaient pratique, comme l'électricité et l'eau courante, par exemple. Mais voilà. Les ordinateurs, par exemple, gardaient pour moi encore beaucoup de mystère. Je n'aimais pas trop ça non plus. Peut être qu'un jour je serais plus à l'aise avec. En attendant, j'avais réquisitionné un de mes esclaves quand je voulais faire une recherche. J'étais encore en train de me demander comment cette machine savait tout ça. Mais en tout cas, elle savait tout un tas de choses.

Depuis quelques temps, je m'étais intéressée de savoir ce que les humains ordinaires savaient des créatures comme nous, celles qui rodaient dans ce monde. Et pas que les vampires, fées, loup garou et autres sorciers marchaient sur la terre, souvent incognito. La plupart de ce que les gens savaient était pris pour de la fiction ou alors racontait n'importe quoi. Pourtant, j'étais curieuses et je fis poursuivre les recherches. A force de fouiller, je finis par découvrir qu'il y avait même des cours dans la ville. Intéressant. Je me demandais bien ce qu'on pouvait enseigner sur ce sujet.

C'était un professeur d'université, cela avait l'air sérieux. Je me dis que ce devait être surtout sur les mythes et légendes. Mais j'étais curieuse. Cela pouvait me jouer des tours, mais c'était aussi parfois comme ça que l'on survivait. De temps en temps, cela m'avait aidé à survivre, même si parfois, cela m'avait joué des tours. Mais ce genre d'aléas arrivaient de moins en moins avec l'âge. Je me disais que je ne risquais pas grand chose. Ne restait plus qu'à savoir si ce professeur donnait des cours le soir, voir particulier contre une bonne rétribution financière.

Je téléphonais pour me renseigner. C'était encore une invention pratique, ça. Pas besoin d'écrire et d'attendre avec les délais de poste pour avoir la réponse. Après quelques discussions, j'obtins un rendez vous et ce rendez vous était ce soir. Il était un peu tard pour l'humain, sans doute, mais cet horaire me convenait tout à fait. J'étais bien obligée d'attendre que la nuit soit tombée sur la ville. Alors que la voiture roulait vers l'université, je regardais les passants sur les trottoirs, éclairés par les néons. Je me disais qu'il était bien dommage qu'il faille rester discret. Tout ces humains me donnaient presque envie d'un carnage.

Heureusement, le trajet était relativement court et puis, je savais tout de même me maîtriser. Depuis le temps, cela aurait été dommage de ne pas avoir un minimum de contrôle de soit. Le chauffeur m'arrêta pile devant le bâtiment et m'ouvrit la portière, se faisant klaxonner par des usagers furieux. Il irait se garer plus loin le temps que je passerais à l'intérieur et reviendrait me prendre dès que j'aurais fini. Il n'y avait pas grand monde et c'était difficile de se renseigner mais je finis par trouver le bureau du rendez vous grâce à quelques panneaux indicateurs. Je frappais à la porte puis pénétrais dans la pièce puis pris place dans un fauteuil en face d'un bureau.

«Bonsoir. Je suis Malvina Magnus. J'ai pris rendez vous. Vous êtes bien le professeur Maxwell? Comme je vous ai dit par téléphone, j'aimerai en savoir plus sur le contenu des cours que vous dispensez ici. Peut être bien que je serais intéressée par plusieurs têtes à tête.»
Malvina Magnus
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John Maxwell
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Viggo Mortensen
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Ven 12 Fév - 19:29
Après cette conversation téléphonique, John resta silencieux de longues minutes, pensif. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu quelqu’un d’extérieur à ses étudiants qui s’intéressait à ses cours. Et d'autant plus à une heure aussi tardive ! Sans doute quelqu’un qui travaillait tard ?

Il soupira, confortablement installé dans le fauteuil de son bureau universitaire. Il allait encore finir tard ce soir à n'en pas douter.


*Espérons que cette rencontre sera intéressante au moins…* Il en avait assez de faire la connaissance de personnes peu sérieuses, qui se trouvaient soudainement une passion pour l’occulte et le mystique… et laissaient tomber dans la foulée. Lui qui avait besoin de construire des relations profondes et sur de longues durées, souhaitait réellement un jour rencontrer une personne avec qui il pourrait échanger de manière profonde et stable dans le temps sur le monde surnaturel.

*Tu perds ton temps John. À part toi qui s'intéresse vraiment à ce genre de choses ? Aux sens cachés et aux représentations ? Tu vis trop dans ta bulle et dans l'abstrait mon vieux…*

Las de tous ces faux semblants et de ce monde trop terre à terre pour lui, il referma lentement le livre qu’il était en train d'étudier qui traitait des différentes formes de magie à travers le monde. Pendant un instant il resta là, immobile, pensif… en silence. Dans sa tête s'enchainaient toutes sortes de pensées… et au fur et à mesure qu'il divaguait, des réflexions et des idées nouvelles, sous formes de flashs, lui apparaissaient parfois, entrecoupées de vieux souvenirs. C'est au cours d'un de ces moments d’extrême déconnexion du réel que lui apparut à l’esprit une piste qu'il n'avait encore jamais envisagée. Une potentielle bribe de réponse au mystère le plus important mais aussi le plus triste de son existence… la mort tragique de sa famille.

En effet aussi idiot qu’il était, le meurtre ayant eu lieu la nuit… il n'avait jamais cherché à enquêter du côté des créatures de la nuit ! Vampires, loups garous et autres joyeusetés ! Bon, certes, c’est plus que mince mais après plus de 2 années de recherches infructueuses John était prêt à ne négliger aucune piste. Et il croisait les doigts pour réussir à glaner quelques précieuses informations par endroits..

Son esprit vagabonda. De quel côté fallait-il chercher ? Du côté des loups-garous ? Non, le crime était beaucoup trop « sophistiqué » pour être l’œuvre d’une simple bête féroce et sanguinaire. Il y avait un caractère malsain et presque sadique dans cet assassinat odieux et pour John cela ne pouvait pas coller avec le comportement typique des lycans. Les vampires en revanche… En voilà qui étaient connus pour être des créatures élaborées ! Ils étaient structurés, vivaient en clans hiérarchisés et remettaient rarement en cause leur organisation, ce qui rendait leurs plans mieux ficelés. Leurs dons naturels pour la furtivité et le charme faisaient d'eux de redoutables manipulateurs, capables des pires perversités, car malgré que les temps aient évolué leurs esprits restaient accrochés au Mal comme une moule sur un rocher. Certes la plupart des vampires se conduisaient bien dans le monde réel mais ils restaient néanmoins des créatures capables de s'emballer à la simple vue du sang, et dont les sombres origines feraient froid dans le dos au plus noble des aventuriers.

Paradoxalement John croyait dur comme fer à leur insertion dans le monde réel, au même titre que toutes les créatures. Par principe. Par bienveillance. Par naïveté peut-être… Il y avait bien un espoir pour ce peuple grâce à l’apparition de BloodLife, un service fantastique qui permettait à chaque vampire de se nourrir autrement que de sang humain, et qui les aidait à s'insérer dans la société. Bien évidemment John ignorait tout de ce qui se tramait dans l'ombre. La triste réalité de cette société lui restait cachée derrière sa façade vertueuse, protectrice et donneuse d’espoir.

C'est ainsi que l'idée lui vint à l'esprit. Et si… il trouvait un moyen d'infiltrer les données informatiques de BloodLife ? Peut-être y découvrirait-il des informations précieuses ? Peut-être l’identité de plusieurs vampires dangereux œuvrant à proximité du lieu du crime ? Peut-être, pourquoi pas, il est permis de rêver, un dossier complet sur ce meurtre si un vampire était impliqué ? Ou peut-être tout simplement ne trouverait-il rien ? Et auquel cas il pourrait sans doute rayer les vampires de sa longue liste de suspects… Au point où il en était dans sa vendetta personnelle, même le simple fait d’éliminer définitivement une piste lui donnait une faible, mais perceptible, lueur d'espoir.

John resta un long moment concentré sur son ordinateur portable, à chercher des informations sur BloodLife. Pensif, il élaborait un plan pour trouver un moyen d'accéder ne serait-ce que quelques secondes à leurs systèmes informatiques quand il sentit un regard se poser sur lui. Une femme, d'apparence jeune, mais qui semblait néanmoins mâture. Des cheveux longs et sombres et un visage froid mais déterminé. Une personne très intrigante en somme. John pensa un instant qu'elle était perdue mais c'est en regardant l'heure qu’il se rendit compte qu'il s’agissait de son rendez-vous ! Perdu dans ses pensées et dans ses réflexions il n'avait pas vu le temps passer et était resté toute l’après-midi dans sa bulle sans s'en rendre compte.

Bien vite il referma son ordinateur pour masquer sa recherche en cours. La jeune femme s'assit en face de lui, sans y être invitée avec un aplomb remarquable, et se présenta à lui. Elle s’appelait Malvina Magnus. Intérieurement John buta sur ce nom. Décidément ce n'était pas du tout commun. Pour le prénom après tout peu importe il y avait peut-être une raison… mais ce nom sonnait étrangement à ses oreilles. Ça paraissait ancien. Très ancien. Peut-être était-ce la descendante d'une famille de la noblesse ? Peut-être était-elle une de ces nouvelles aristocrates ? En tout cas ça allait de pair avec son aplomb naturel. Elle lui demanda ce qu'il pouvait proposer et John fût pris d'un de ses élans d’empathie et de bienveillance naturelle.


Et bien les cours en eux-mêmes sont constitués de cours magistraux en amphithéâtre sur des sujets divers et variés. De l'alchimie aux différentes formes de magie, en passant par l’étude des créatures surnaturelles, les phénomènes occultes et différents mythes et légendes.

John prit une pause avant de reprendre.

Après ça c’est la partie tronc commun. Maintenant en fonction de vos souhaits et de vos motivations je peux tout à fait m’adapter et vous proposer des cours particuliers sur un thème bien spécifique qui vous intéresserait plus. Ce n'est même pas forcément obligé d’être un cours d'ailleurs. Cela peut être un accompagnement sous une forme différente, en fonction de ce que vous souhaitez… et de si je suis compétent pour y répondre bien sûr… En d'autres termes, demandez-moi ce qui vous ferait plaisir.

Son enthousiasme naturel lorsqu'il évoquait les sujets de ses passions disparût en un éclair lorsqu'il croisa le regard de la jeune femme. D'intenses frissons parcoururent son corps, laissant sur lui la désagréable sensation d’un froid polaire. Il n'était pas dans une situation a priori dangereuse mais pourtant son instinct lui disait de se méfier de cette femme. Il ne pouvait pas expliquer pourquoi, mais John était ainsi… rempli d’intuitions qu'il ne pouvait expliquer et y vouant parfois à tort une confiance presque aveugle. Il se recula lentement sur le dossier de sa chaise et croisa les bras, marquant d'autant plus le contraste entre ses moments précédents, chaleureux et enthousiastes, et son attitude immédiate, beaucoup plus réservée et en retrait. Une attitude devenue brutalement froide et méfiante. Sans pour autant réussir à expliquer le pourquoi de ses impressions il laissa parler son intuition et répondit d'un ton lent mais déterminé.

Mais j'imagine que vous devez déjà savoir tout ça, tout ce que je viens de vous dire est disponible soit sur Internet soit sur les brochures de l’université. Et sauf erreur de ma part, vu l’heure à laquelle vous avez souhaité cette rencontre, vous n'avez pas l'air d’être intéressée par des cours magistraux  en commun. Vous me donnez l'impression d’être une femme intelligente et directive alors j’imagine que si vous êtes ici c'est que vous savez déjà ce que vous voulez et que vous recherchez quelque chose de très précis… n’est-ce pas ?

John marqua le silence, comme pour laisser à son interlocutrice le temps d’intégrer ce qu’il venait de dire et de lui apporter une réponse. Et c’est avec la boule au ventre qu'il l'attendait, lui qui n'avait pas l'habitude de faire preuve de froideur avec les gens, d'autant plus dans le cadre professionnel. C'est donc tiraillé entre son besoin irrépressible de se sentir en sécurité et son envie refoulée de rechercher une relation harmonieuse, qu'il resta pendu à ses lèvres, attendant impatiemment sa réponse pour savoir plus précisément ce que la jeune femme recherchait… et comment il devait réagir.
John Maxwell
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Malvina Magnus
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Ven 26 Fév - 19:52
L'homme sembla un instant désarçonné par mon assurance. Mais je ne pensais pas avoir été malpolie. J'avais frappé à sa porte, comme un humain normal et m'était même présenté. Pas de quoi avoir cet air … je ne savais pas trop, comme pris en flagrant délit de quelque chose. Pourtant, je ne voyais rien qui semblait illégal dans ce bureau. Et puis, cela aurait été un comble pour un professeur, non? Evidemment, je n'étais pas vraiment familiarisée avec l'ordinateur et je n'avais guère l'idée qu'on pouvait faire des recherches ou des achats dessus qui sortaient de ce qui était autorisée.

Il commença à m'expliquer ce qu'il proposait, mais bien entendu, je n'étais pas intéressée par les cours en amphithéâtre. D'abord parce qu'il y aurait eu trop de monde et puis surtout pour l'excellente raison que c'était pendant la journée et que je ne pouvais pas bouger d'un endroit à l'abri de la lumière. Alors bien sûr, je voulais des cours particuliers. Il me semblait pourtant que j'avais précisé tout cela lors de l'entretien téléphonique que j'avais eu. J'allais devoir me répéter et j'avais horreur de ça. Pourtant, je n'eus guère le temps de mettre les points sur les i, l'homme se recula brusquement, sans raison particulière à mes yeux.

Je le regardais de nouveau, l'étudiais plutôt, cherchant une cause à son changement d'attitude. Je n'en trouvais décidément aucune. Peut être que j'avais été trop dans l'indépendance, trop dans l'assurance et pas assez dans la séduction. Pourtant, je n'en manquais pas non plus. J'étais bien trop ancienne pour ne pas avoir cette corde à mon arc. Je lui souris doucement, comme pour le rassurer. Je ne voulais pas trop en faire non plus. Enlever un professeur d'université, c'était un peu trop voyant, pas comme un barman. Un seul à la fois me suffisait amplement, en plus. Et puis, j'étais curieuse, je voulais savoir s'il arriverait à m'intéresser.

«Comme je vous l'ai dit, je suis plus intéressée par le contenu de vos enseignements sur les créatures fantastiques. Dragons, loup garous, vampires, sorciers, fées…
Je n'ai pas le temps pour venir aux cours magistraux. Mais si vous êtes partant pour quelques soirées privées, je pourrais me montrer généreuse. Si vous avez quelques projets de recherche…
»

Je n'en dis pas plus. Ce n'était pas non plus la peine d'insister sur l'aspect financier de la chose. J'aurais très bien pu racheter tout l'établissement si j'avais voulu… et s'ils avaient été vendeur, bien sûr. C'était un avantage quand on avait mon âge et qu'on avait su gérer son argent. J'avais même plusieurs comptes sur le conseil de mon comptable, pour ne pas alerter le fisc. Bref, j'attendais d'en savoir plus, s'il acceptait de m'enseigner ce qu'il savait. Même du folklore, j'étais preneuse finalement. J'avouais en moi même que je ne m'étais guère renseignée sur les autres populations, à part les vampiriques. Avoir une idée de points faibles pourraient éventuellement être utiles, même s'ils devraient être vérifiés.
Malvina Magnus
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John Maxwell
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Jeu 11 Mar - 15:21
John resta un instant éberlué, surpris par la proposition et les arguments employés par cette femme. Était-elle réellement en train de tenter de le corrompre ? Pour des cours ? Ou bien avait-il sur-interprété ses propos ? La vérité était sans doute entre les deux.

Des projets de recherche dans ce domaine d'étude ne manquaient pas, cependant ils était difficilement applicables et réalisables dans le monde trop concret où nous vivons  et ce pour des raisons évidentes. De toute façon John n'avait clairement pas le temps pour se lancer dans des projets de cette envergure. Entre les cours magistraux et surtout la recherche du meurtrier de sa famille, il était occupé à plein temps. Et pour ce qui était du financement de telles recherches, l'université n’aurait de toute façon pas participé à grande hauteur étant donné les sujets « marginaux » qu'il étudiait. L'argent n'était pas le problème, il était habitué à force de restrictions budgétaires, à travailler avec juste une feuille blanche et un crayon de papier… le reste des équipements provenaient de ces deniers personnels. Le temps en revanche… voilà ce qui lui manquait vraiment.

Il lui répondit d'un ton un peu gêné.


Je vous remercie pour votre généreuse proposition… mais je ne fais pas cela pour l'argent. Je trouve mon bonheur dans la sensation d'avoir transmis un peu de connaissances et de savoir à d'autres… et en espérant qu'ils en feront bon usage.

Il marqua une pause, comme s'il voulait laisser le temps à Malvina d’intégrer cette dimension dans leur relation. S'ils voulaient mettre en place cette relation de professeur à élève ils devraient chacun respecter les valeurs et limites de l'autre. Il se redressa et, même si son instinct lui soufflait que c'était une mauvaise idée, il répondit.

Mais c'est d'accord. J'accepte de vous donner quelques cours particuliers, soit ici soit à votre domicile, en fonction de ce qui vous arrange le mieux. J'ai bien compris que les créatures surnaturelles vous intéressent. Pourquoi ce choix ? Y-a-t'il 2 ou 3 créatures qu’il vous intéresserait de voir en priorité et pourquoi ? Et qu'allez vous faire de ces connaissances ?

Il regarda longuement Malvina, attendant avec impatience sa réponse pour cerner un peu mieux la personne qu'il avait en face de lui. Et bien sur commencer à lui enseigner en adaptant ses cours à son interlocutrice.
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Malvina Magnus
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Ven 26 Mar - 20:37
L'homme semblait embarrassé de ma proposition. Je n'avais pas vraiment essayer de le corrompre. Je me disais juste qu'il serait sans doute plus intéressé parce que je me doutais que les finances d'une université n'étaient pas très reluisante. Et que le sujet n'était sans doute pas prioritaire dans l'éducation des futurs travailleurs. Qui s'intéressait vraiment à ce genre de légende, de nos jours? N'importe quel recteur rirait au nez de tout chercheur qui demanderait un financement. Je ne m'attendais pas non plus à un accord empressé, mais au moins un certain intérêt. Je fus légèrement déçue, ce qui me fit mettre les choses un peu au point.

«Ce ne serait qu'une légère compensation pour le temps que vous me consacriez. J'ai largement les moyens de me payer cette petite fantaisie, vais je dire. Ne vous en faites pas pour moi.»

Je n'insistais pas plus là dessus. J'avais l'impression que le sujet le dérangeait quelque peu donc je préférais ne pas le mettre dans de mauvaises dispositions. Surtout qu'il titillait mon instinct, mais je ne savais pas trop pourquoi. Il était différent, sans doute, mais les siècles passés m'avaient appris que la différence, c'est une chose toute relative. Finalement, on finissait toujours par croiser le même genre de personnes. Pourtant, celui ci avait un truc en plus. Mais je n'arrivais pas à déterminer quoi. Peut être son attitude changeante qui me déroutait un peu, tout simplement.

«Chez moi ou ici, peut m'importe. Ce qui vous arrangera. Je ne suis pas très difficile à ce propos. Mais je ne suis disponible que le soir. Voyez vous, j'ai des journées fort chargées.»

Ce n'était pas tout à fait faux pour les journées. Je ne pouvais tout simplement pas bouger des sous sols où je trouvais refuge en journée. Je m'y enfermais parce que j'étais aussi plus lente, moins vigilante, malgré l'absence de tout rayon de soleil dans ces lieux. Les inconvénients de la vie de vampire. Je pensais que cela en resterait là et que l'homme se sentirait soulagé d'avoir le choix, mais il me posa des questions inattendues. Qu'est ce ça pouvait bien lui faire le pourquoi de la chose? Et que pouvais je bien faire de ces connaissances vu que ce genre de créatures n'étaient pas sensées exister.

«Ce ne sont que des mythes, non? Et si je vous disais avoir croiser l'une de ces créatures, vous me prendriez sans doute pour une folle. Le sujet m'intéresse, assez pour vous solliciter. N'est ce point suffisant?»

Une vérité noyée sous une forme d'auto dérision, en effet, j'avais bien croisé un vampire, mais c'était il y a bien longtemps, quelques siècles. Et beaucoup de questions. Je pensais avoir parfaitement noyé le poisson. J'espérais donc avoir une réponse positive. D'ailleurs, j'allais un peu forcer le destin en proposant tout de suite un prochain rendez vous.

«Ici ou chez moi, pour la prochaine rencontre?»
Malvina Magnus
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John Maxwell
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Jeu 1 Avr - 16:30
John resta un instant perdu dans ses pensées, à la recherche du moindre indice, de la moindre information lui permettant de saisir un peu mieux qui était cette femme et surtout ce qu'elle voulait vraiment. En effet c'était bien la première fois que quelqu'un le sollicitait pour des cours particuliers sur le thème des créatures fantastiques et encore moins à un horaire aussi tardif. Le sujet intéressait peu, même en ce moment et ce n'était sûrement pas un hasard. Elle devait avoir un lien, d'une manière ou d'une autre avec le monde magique.

Malheureusement la jeune femme fût des plus avares d'informations. Elle semblait même plutôt agacée de sa réponse, comme si sa méfiance la vexait quelque peu. Tout ce qu'il pût réussir à en tirer comme infos c'est que son interlocutrice semblait riche. Très riche. Ça se voyait à sa façon de se comporter, de s'exprimer, mais aussi dans sa propension à répéter de manière hautaine et, il faut bien l'avouer, très énervante, le fait qu'elle pouvait aisément se payer tout ce qui lui faisait envie. Il comprit également au vu de ses dires, que Malvina semblait avoir un planning particulièrement chargé la journée. Sans doute était-elle occupée par un travail très prenant ? Mais si c’était le cas pourquoi dépenser de l'énergie en soirée au lieu de se reposer ? Malheureusement John resta sur sa faim de ce côté-là.

Malvina le surprit lorsqu’elle affirma qu’elle ne pouvait pas tirer grand-chose de ses enseignements car ce n'était que des légendes. Il n’arriva pas à identifier si elle était sérieuse ou si la vérité était sous-entendue derrière cette façade d'apparence naïveté mais qui semblait être beaucoup, beaucoup plus au fait du monde magique que ce qu’elle laissait paraître. John regarda longuement la jeune femme et se surprit à ressentir à nouveau un certain frisson. Quelque chose l'intriguait vraiment chez elle, bien qu'il n'arrivât pas à déterminer quoi. Elle semblait différente des autres femmes et dégageait, il fallait l'avouer, un certain charme. Mais ce qui le désarçonna surtout, c'était son regard. Un regard de feu. Cette femme savait ce qu'elle voulait et elle n'en démordrait pas, peu importe les obstacles.

John se radoucit alors et lui répondit calmement, sur un ton presque prophétique.


Il y a toujours une part de vérité dans les légendes Madame Magnus. Rien ne sort complètement de l’imaginaire des hommes. Reste à savoir si ce après quoi vous courrez est une chimère, ou une vérité que personne ne veut voir...

Il resta quelques longues secondes perdu dans les méandres de son esprit et de ses réflexions puis sortant de sa torpeur répondit à Malvina.

C'est entendu pour vous donner des cours particuliers, mais j'insiste, sans compensation d'aucune autre sorte que la satisfaction de vous avoir appris quelque chose. Nous les ferons ici si cela vous convient, ce sera plus simple.

*Et je me sentirai mieux en sécurité…* pensa-t’il, malgré tout sur ses gardes.

Après avoir vérifié que c'était possible auprès de la principale intéressée et avoir fixé l'heure du rendez-vous à 20h le lendemain, il regarda la jeune femme quitter la pièce, se demandant malgré lui s'il ne venait pas de faire une bêtise.

****************************************************************

Lendemain soir, 20h. John s’affaira à ranger son bureau le mieux possible pour accueillir Malvina dans les meilleures conditions. Il avait préparé un certain nombre d'ouvrages pour répondre à ces interrogations. Lorsqu'il la vit dans le couloir il l'invita à entrer et à s’asseoir autour de son bureau pour commencer la leçon. Refermant la porte pour qu'ils soient au calme il vint s'asseoir en face d’elle et l'interrogea.

Alors, par quel sujet voulez-vous qu'on commence ? Est-ce qu'il y a une créature ou un thème en particulier qui vous intéresse davantage ?
John Maxwell
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Malvina Magnus
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Dim 11 Avr - 19:17
Une part de vérité dans chaque légende. Bien entendu. Je me maîtrisais et conservais un visage neutre, qui masquait parfaitement mon envie de rire à cette remarque. J'en savais quelque chose et pas qu'un peu. Mais c'est vrai que les hommes nous prêtaient aussi tout un tas de pouvoirs farfelus. Comme le fait de pouvoir se transformer en chauve souris, par exemple. C'était totalement faux. Nous restaient quand même des sens un peu plus développés que ceux des humains, un force plus importante et surtout, l'éternité devant nous. En faisant un peu attention.

Pas de compensation financière? Il voulait le faire bénévolement? J'écoutais la suite avec un peu d'incrédulité. Franchement, je n'étais pas d'accord. Tout travail mérite salaire, surtout que … Enfin, c'était une idée comme ça, mais peut être arriverais je à goûter au moins son sang. J'étais déjà en train de réfléchir à contourner son opposition et je pensais avoir trouver une bonne idée. J'étais presque sûre que le recteur de l'université ne serait pas contre un don généreux, lui. J'y mettrais juste une condition que la section mythe et légendes reçoive sa juste part.

Il ne voulait pas venir chez moi. Un peu étrange, ou alors se méfait il de moi? Un instinct l'aurait il averti que je n'étais pas ce que je voulais paraître? Cela arrivait parfois, mais rare étaient les hommes qui résistaient longtemps à mon charme. Déjà parce que j'étais déjà une belle femme et que ma nature me rendait encore plus désirable qu'avant. Je pris acte du rendez vous, peut m'importait. Si j'avais d'autres choses de prévus ce soir là, je reporterais, tout simplement. Je le remerciais, retournais chez moi et donnais des instructions pour qu'un rendez vous soit pris avec le recteur de l'université.

Le soir venu, je me rendis donc dans le bureau et refermait la porte derrière moi. Je vis qu'il avait sorti certains ouvrages, peut être un moyen de l’appâter chez moi. J'avais foule de livres, que je n'avais guère le temps de parcourir. J'avais même des ouvrages très anciens, écrit en latin. Je tâcherais de glisser cela dans la conversation. Mais même ici, cela n'empêchait pas d'entamer un jeu de séduction. J'avais choisi une élégante robe du soir de couleur chocolat, qui faisait ressortir ma carnation un peu pâle.

«Pourquoi pas par les gnomes, les korrigans et autres lutins. Il me semble que c'est à peu près la même chose non? Et quelle est la principale différence avec les fées?»

Le sujet était sans doute vaste, mais je n'avais pas l'intention de faire que de l'écouter parler. J'allais me rapprocher du bureau, voir même le quitter pour venir me tenir à coté de lui, même si je devais me tenir debout.
Malvina Magnus
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John Maxwell
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Dim 18 Avr - 17:38
John haussa les sourcils, l'air surpris. Il aurait parié sur bien d'autres créatures beaucoup plus marquantes que les gnomes et les lutins. La plupart des mortels étaient davantage intéressés par des créatures de taille imposante ou a minima anthropomorphes, comme les dragons, les vampires, les loups garous, ou encore les démons et les anges. Mais il semblait que l’intérêt de Malvina se soit porté dans un premier temps sur ces petits êtres. D'un côté John trouvait cela divertissant, il avait tellement l'habitude de parler des autres bêtes mythiques qu'il pourrait parler d'autre chose pour une fois. Mais d’un autre côté ce choix était réellement surprenant et cela l'intriguait particulièrement. John tenta de détendre l’atmosphère en faisant un trait d'humour.

Pourquoi cet intérêt pour les gnomes et les lutins ? Vous en avez un chez vous dont vous aimeriez vous débarrasser ?

Malheureusement l'humour n’était pas son fort. Il essayait surtout de cacher sa nervosité et son mal-être derrière une apparente sérénité. Il était très doué pour cela, dissimuler ses émotions et ce qu'il pensait vraiment au fond de lui, à tel point que lui-même n'en avait pas forcément conscience. Il jouait un rôle, celui du professeur dévoué, transmettant  à ses élèves son savoir et ses secrets, sous une apparente décomplexion qui cachait pourtant bien plus. La peur, le secret, le malaise en public, tout ceci était profondément enfoui au fond de son cœur et il ne pouvait réellement s’adonner à être lui-même que lorsqu’il était seul. À se complaindre dans sa solitude.

Son esprit vagabonda au fur et à mesure des images mentales de fées, de korrigans et de gnomes qui lui venaient à l'esprit et qui défilaient devant ses yeux, tel les pages d'un livre que l'on feuillette. Au fur et à mesure de ses explorations mentales, des idées, des mots et des sens cachés lui apparaissaient naturellement, l’orientant dans la construction de son discours. Il était à présent complètement ailleurs, comme dans sa bulle, déconnecté du monde réel. À tel point qu’il ne remarqua pas une seule seconde les efforts vestimentaires de son invitée et ses tentatives de rapprochement. Porter attention à son environnement et au monde concret autour de lui lui demandait beaucoup trop d'énergie et il n'était pas suffisamment réceptif au réel et au présent pour remarquer ce genre de détails, pourtant évidents, qui auraient sauté aux yeux de n'importe qui. Pour lui se tenait simplement devant lui Malvina Magnus, une de ses élèves, envers qui il devait donner des cours particuliers sur les gnomes et les lutins. Et c'était bien tout ce qui lui traversait l'esprit. Il prit une profonde inspiration et lorsqu'il eût fini d'assembler sa grande vision mentale il prit la parole.


Il existe un point commun à toutes ces créatures. Elles font toutes partie de ce qu'on appelle le Petit Peuple.

Se retournant pour récupérer un livre dans sa bibliothèque sur ces créatures de légende, il l'ouvrit sur la table devant la jeune femme, dévoilant des représentations de petits êtres dans un décor qui s’apparentait à une forêt.

Dans son sens le plus commun, « petit peuple » est une ancienne expression qui désigne la catégorie sociale la moins aisée de la population. Ironique, n’est-ce pas ? L'humain a trouvé un moyen de dénigrer ses semblables jusqu'au cœur de sa propre mythologie.

Le terme « petit peuple » englobe tous les êtres humanoïdes imaginaires, généralement de petite taille : fées, lutins, trolls, gnomes, nains, elfes et assimilés. Le terme de fadet, fadette ou farfadet, apparenté étymologiquement au mot fée, peut désigner à la fois la petite fée et le lutin.


Il fit une pause comme pour laisser le temps à Malvina d’intégrer l'information puis tourna lentement les pages du livre, détaillant un peu plus chacune des créatures.

Le gnome est une petite créature humanoïde légendaire du folklore européen. Il est souvent confondu avec les lutins et les gobelins, qui comme lui font partie du « petit peuple ». Il est caractérisé par une très petite taille, une vie souterraine, et une grande connaissance des secrets telluriques. Une importante confusion existe entre les nains et les gnomes, dont le nom vient en premier pour désigner le nain au bonnet pointu en langue française. Les gnomes sont en effet des créatures plus robustes et plus tenaces.

Souvent décrit dans les contes germaniques, par exemple ceux des frères Grimm, le gnome ressemble souvent à un vieil homme ridé vivant dans un souterrain profond où il garde un trésor enterré. Mais de nombreuses confusions surgissent, car le gnome est l’une des nombreuses petites créatures surnaturelles, semblables mais subtilement différentes d’autres créatures du folklore européen, dont les nains et gobelins, avec lesquels il est souvent confondu. Selon d’autres interprétations encore, les gnomes seraient des nains, laids, difformes, malicieux et méchants ou bien ils appartiendraient à la catégorie des génies qui, selon la Kabbale, détiendraient sous terre des trésors de pierres et métaux précieux.


Regardant Malvina comme pour s'assurer qu'elle comprenait l'information, il tourna la page du livre pour dévoiler la créature suivante, un korrigan.

Le korrigan est une créature légendaire de Bretagne, comparable au lutin. Bienveillant ou malveillant selon les cas, il peut faire preuve d'une extrême générosité, mais est capable d'horribles vengeances. Leur apparence est variée, ils peuvent être dotés d'une magnifique chevelure et d'yeux rouges lumineux, à l'aide desquels ils sont censés ensorceler les mortels ou être décrits comme étant petits, noirs et velus, coiffés de chapeaux plats avec des rubans de velours, les filles étant coiffées de bonnets violets. Les contes les situent le plus souvent dans des grottes, les tumuli ou encore dans des dolmens.  Mais ils hantent également les sources, les fontaines ou les landes du pays breton.

On leur attribue les ronds de sorcières qu'on trouve parfois sur les prés ou dans les sous-bois. On dit qu'ils y font cercle pour danser à la tombée du jour. Au mortel qui les dérange, il arrive qu'ils proposent des défis qui, s’ils sont réussis, donnent le droit à un vœu (ce qui est en général le cas pour les hommes bons) mais qui peuvent, en cas d'échec, se transformer en pièges mortels menant tout droit en enfer ou dans une prison sous terre sans espoir de délivrance. Dans la nuit du 31 octobre, on prétend qu'ils sévissent à proximité des dolmens, prêts à entraîner leurs victimes dans le monde souterrain pour venger les morts des méfaits des vivants.


Il se retourna ensuite pour saisir et présenter à Malvina un objet, une petite statuette en bois représentant un petit être de forme humaine, dotée d'un regard espiègle et agitant ses mains comme pour lancer un sortilège.

En revanche ceci n'est ni un korrigan ni un gnome, c'est un lutin ! Le lutin est une créature humanoïde nocturne de petite taille, issue au sens strict du folklore et des croyances populaires de certaines régions françaises comme le Berry, la Normandie et la Picardie. En plus de sa taille réduite, le lutin est réputé pour son espièglerie, son don de métamorphose et d'invisibilité, son côté facétieux bienfaisant ou malfaisant, son obsession pour les femmes à l'origine du mot « lutiner », sa susceptibilité, et surtout son habitude de s'occuper des foyers humains, en particulier des écuries. Les croyances évoluent en englobant de nouvelles créatures au fil du temps, puis elles gagnent l'Amérique du Nord avec les colons français. Elles rejoignent un archétype, le « fripon », et permettent à Carl Gustav Jung de définir l'enfant intérieur comme la part enfantine de chaque être humain. La confusion entre le lutin, le nain des pays germaniques et l'elfe des pays scandinaves est fréquente depuis le xe siècle en Europe de l'Ouest, le mot « lutin » étant spécifique aux langues romanes, et surtout à la France.

Après une courte pause il reprit son discours.

Des différences existent entre les lutins présentés dans les romans, souvent stéréotypés, et ceux des croyances populaires, beaucoup plus diversifiés. La grande majorité des témoignages à leur sujet proviennent de Bretagne. Bien qu'ils soient facilement confondus avec les nains, les lutins s'en distinguent par quelques particularités. Leur espièglerie, leurs taquineries et leur rire sonore sont bien connus, tout comme leur susceptibilité. Ils passent le plus clair de leur temps à s'amuser et courir derrière les jeunes femmes.

Mais les lutins se montrent à l'occasion travailleurs et guerriers. D'autres textes les attachent à des paladins en aventure, et en font de redoutables bretteurs malgré leur taille réduite. Il est délicat de saisir les caractères du lutin en raison du très grand nombre de rôles qu'il peut jouer : lié tantôt à la forêt, à l'eau, à l'air, aux dunes ou aux prés, protecteur du foyer, des enfants et des animaux puis démon nocturne, bandit voleur ou lubrique insatiable, il a survécu à travers les contes et récits du folklore populaire, transmis par la tradition orale des siècles durant. Il est généralement nocturne, « le monde lui appartient depuis onze heures jusqu'à deux heures après minuit », et il se défend férocement contre les ivrognes qui l'insultent. Enfin, dans les récits, le lutin meurt parfois d'accident ou de chagrin, et n'est pas « tout à fait immortel ».


Tournant à nouveau les pages du livre, il dévoila une représentation d'un lutin farceur.

Les lutins sont très inconstants, d'où le nom des follets (petits fous) : ils peuvent rendre de multiples services un jour et commettre les pires bêtises le lendemain. Leur asocialité est connue depuis le Moyen-Âge. La plupart sont furieux lorsque des humains les voient, la pire des situations étant qu'une personne leur adresse la parole, et exige d'eux une réponse.

Tous les récits de lutins leur prêtent des capacités magiques, comme celle de dire l’avenir et de lancer des sorts. Les lutins peuvent aussi se rendre invisibles, le plus souvent grâce à un objet tel qu'un bonnet ou une cape. Ils utilisent leurs pouvoirs au bénéfice des gens vertueux. Enfin, s'ils sont réputés agités et courent souvent dans tous les sens selon les croyances, les lutins peuvent aussi se déplacer sur une grande distance bien plus rapidement que les humains. La capacité à se métamorphoser et à changer de taille est l'une des particularités les plus typiques des lutins dans les récits à leur sujet. Elle se retrouve aussi chez les nains des traditions populaires, en étroite relation avec la croyance médiévale du double. Leur portrait psychologique (taciturnes, détestant être vus...) explique que la plupart du temps, ils semblent de petite taille. Cependant, il est probable qu'à des époques plus lointaines, en cas de menace, les lutins puissent grandir instantanément et flanquer une correction à leur agresseur.


Il marqua un silence, cherchant ses mots pour enchaîner sur la partie suivante de son récit.

Tout comme les fées, certains lutins enlèvent, dit-on, des bébés humains au berceau et les remplacent par l'un des leurs, le changeling. Ce dernier a parfois l'apparence d'un bébé lutin, d'autre fois celle d'un très vieux lutin. Les lutins surveillent, protègent et tiennent propre la maison dont les habitants lui témoignent un grand respect, font la cuisine, consolent les enfants tristes, en résumé, ils s'occupent de toutes les tâches domestiques du foyer avec une extrême efficacité, bien plus grande que les hommes. Ils peuvent s'y mettre à plusieurs, ne sortent et se montrent que la nuit. Ils fréquenteraient les caves et les greniers, le dessous des lits et les armoires, et fuiraient tout contact avec les objets en fer. Les textes rapportent qu'ils se nourrissent de grenouilles rôties, mais aussi qu'ils réclament uniquement de la nourriture en échange de leurs services. La plupart du temps, il s'agit de lait (parfois caillé) ou de bouillies à base de lait. L'amour immodéré du lait est d'ailleurs le seul détail alimentaire permettant de reconnaître à coup sûr un lutin.

Cette relation avec les habitants du foyer n'est jamais un acquis. Très susceptible, le lutin est attentif à la moindre marque d'irrespect et se retourne en un instant contre les personnes qu'il servait. Il peut aussi se défendre férocement : un récit de Plouaret rapporte qu'un charretier ivre défie un soir le lutin de l'écurie, estimant qu'il lui fait une concurrence déloyale. L'homme est retrouvé au matin « complètement brisé », ayant le rire terrible du petit être résonnant en lui, tremblant de tous ses membres. Enfin, le lutin est l'une des causes potentielles du cauchemar.

Ils possèdent de nombreux traits psychologiques propres aux enfants, se montrant alternativement joueurs, sages ou cruels. Selon la psychologie analytique, ils sont l'une des manifestations symboliques de l'archétype de l'enfant intérieur, la part enfantine qui existe en chaque adulte, quel que soit son sexe.

Les personnages de lutins peuvent personnifier la part d'ombre qui continue de vivre sous la personnalité consciente et dominante.


Il s’arrêta net, comme si ses mots faisaient écho à ce qu'il avait lui-même vécu,. À sa propre part d'ombre. Il médita un moment sur le sujet avant de regarder Malvina.

Voilà en somme la différence fondamentale entre les gnomes, les lutins et les korrigans. Il y a encore bien d'autres créatures qui constituent le Petit Peuple, comme les nains ou les elfes. Le tout est de savoir différencier chacun d'entre eux.

Il se décida ensuite à parler de la dernière créature demandée par Malvina et non des moindres.

Une fée est un être légendaire, généralement décrit comme anthropomorphe et féminin, d'une grande beauté, capable de conférer des dons aux nouveau-nés, de voler dans les airs, de lancer des sorts et d'influencer le futur. L'idée que l'Homme se fait des fées varie selon les cultures et les pays : revenantes, anges déchus, élémentaires ou même humaines, minuscules ou immenses, toutes sont étroitement liées aux forces de la nature et au concept de monde parallèle.

Elles jouent des rôles très variés. Si certaines aident, soignent, guident des personnes ou leur fournissent des armes enchantées, d'autres fées sont plus connues pour leurs « tours », leur habitude de danser en cercle et d'enlever des personnes, en particulier les nouveau-nés humains qu'elles remplacent par un changeling. Douées de facultés magiques, elles se déguisent et modifient l'apparence de ce qui les entoure.

Bon nombre de fées personnifient des forces de la nature et peuvent avoir pour fonction de la protéger ou de symboliser ses attraits comme ses dangers. Il est universellement reconnu que les fées ne sont jamais liées aux zones urbaines, mais plutôt à la nature, et particulièrement aux forêts, collines et points d'eau. Une autre croyance voit dans les fées une classe particulière d'anges déchus. Cette croyance peut expliquer la tradition selon laquelle les fées ont dû payer une dîme à l'enfer, parce qu'elles étaient considérées comme des anges déchus, mais pas tout à fait comme des démons. L'association des fées aux anges, moins courante qu'avec les revenants, a cependant acquis une certaine popularité.

Une croyance plus rare voit dans les fées des êtres humains, mais cachés. Un conte populaire dit comment une femme avait caché certains de ses enfants au regard de Dieu, puis se mit à les chercher en vain car ils étaient devenus le peuple des fées. L'histoire des Huldres scandinaves présente un fort parallèle, bien qu'elle soit plus développée. En Irlande, les fées seraient les enfants qu'Adam et Ève n'ont pas présentés à Dieu.


Reprenant son souffle un instant, il ajouta :

La rencontre fortuite avec une fée ne se révélerait pas toujours bénéfique. L'un de leurs passe-temps favoris est de jouer des tours inoffensifs, par exemple en emmêlant les cheveux des dormeurs (les nœuds de fée), en volant de petits objets ou en conduisant un voyageur à s'égarer. Des comportements beaucoup plus dangereux leur sont attribués : l'enlèvement par des fées provoquerait une forme de mort subite, et le cadavre de la victime demeurerait dans les bois avec l'apparence de la personne enlevée. Les fées sont également réputées forcer de jeunes hommes et femmes à danser toute la nuit, jusqu'à ce qu'ils dépérissent par manque de repos. Ce tour était considéré alors comme l'une des causes de la tuberculose.

Une caractéristique commune à toutes les fées est l'utilisation de la magie afin de déguiser leur apparence et celle de ce qui les entoure. L'or des fées est universellement connu pour être peu fiable, apparaissant comme de l'or quand il est donné en paiement, puis se révélant comme des feuilles, des ajoncs, des fleurs, des épices, des gâteaux ou une grande variété d'objets inutiles.

Bon nombre de recommandations visent à éviter soigneusement les lieux que les fées sont réputées fréquenter, et une grande partie du folklore consacré aux fées évoque les moyens de se prémunir de leur malice ou de les conjurer. Les objets en fer forment le charme de protection le plus répandu, le fer agit comme un poison sur les fées et elles fuient ce métal.


Tournant lentement la page de son livre pour dévoiler la représentation d'une fée, il entama la dernière partie de son récit.

Bien que l'existence des fées n'ait jamais été admise scientifiquement, la croyance en ces êtres est évoquée bien des fois au cours de l'Histoire, par les croyances populaires, des alchimistes, des médiums ou des théosophes affirmant en voir et communiquer avec eux, de grandes familles médiévales les ont même revendiquées pour ancêtres.

Pour Marie Louise von Franz, principale continuatrice du psychiatre Carl Gustav Jung, le conte de fées symbolise le processus qui permet à la personnalité de se construire de manière harmonieuse. Elle souligne que ces contes sont l’expression la plus pure et la plus simple des processus collectifs inconscients. Ainsi, chaque actant du conte de fée représente l'un de ces processus psychiques à l'œuvre dans la personnalité. La jeune fée symbolise la part la plus intime et la plus intuitive de la femme, celle encore proche de la nature intérieure alors que pour Carl Gustav Jung, la figure de la vieille fée représente l'archétype de la « Grande-mère », projection mythique de l'expérience féminine dans toutes les civilisations.

Maîtresse de la magie, elle symbolise les pouvoirs paranormaux de l'esprit ou les capacités prestigieuses de l'imagination. Elle opère les plus extraordinaires transformations et en un instant comble ou déçoit les désirs les plus ambitieux. Peut-être représente-t-elle les pouvoirs de l'homme de construire en imagination les projets qu'il n'a pas pu réaliser ?


Il resta un instant muet, silencieux, méditant longuement sur cette hypothèse. Puis il se leva et se dirigea vers l'armoire située au fond de la pièce. N’entrouvrant la porte que légèrement pour ne pas dévoiler tous ses secrets il en sortit un grand drap blanc recouvert de poussière qui semblait envelopper un objet et le déposa sur le bureau devant Malvina. Lentement il écarta le linge pour laisser apparaître à la lumière de la pièce un objet grand d'un peu plus d'un mètre, de couleur bleu-vert, qui étincelait faiblement sous la lumière artificielle. Sa texture, semblable à celle des ailes de libellule, ne laissait aucun doute possible quand à sa fonction. Il s'agissait vraisemblablement d'une aile. Une aile de fée. Absorbé par la beauté de la chose et par le moment, il fût un instant tenté d'utiliser la magie pour la faire virevolter dans les airs, mais il oublia vite l'idée, ne voulant pas dévoiler sa véritable nature à la jeune femme.

Vous avez sans doute ici un des objets les plus controversés de ma collection. Je vous épargnerai les détails qui ont conduit cet objet entre mes mains mais il s'agirait peut-être bien d'une aile de fée. Du moins c'est ma supposition. Aucun laboratoire n'a réussi à prouver un quelconque canular ou bien qu'il s'agissait d'une contrefaçon. Cette aile semble donc authentique mais le mystère demeure quant à la chose qui la portait. Fée, libellule géante, incroyable arnaque ? Le doute est permis…

Après avoir laissé Malvina contempler quelques instants l'objet, John prit le temps de refermer soigneusement le drap autour de l'aile comme s'il craignait de la froisser. Puis il la prit dans ses bras et la reposa doucement dans son armoire. Par sécurité il la referma à clé, craignant que les nombreux secrets et artefacts qu'elle contenait, certains dangereux, ne s’en échappent. Gardant la clé auprès de lui, il retourna s'asseoir auprès de Malvina.

J'espère ne pas avoir été trop abstrait et ne pas vous avoir perdu… C'est une discipline intéressante mais qui demande une grande ouverture d’esprit et de faire beaucoup de recherches bibliographiques. Pour autant je serais heureux si cela vous a permis, comme moi, de vous évader un peu de ce monde froid et trop réel…
John Maxwell
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Malvina Magnus
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Dim 9 Mai - 21:07
Je fus assez surprise de la longueur de la réponse. J'avais posé une question que je jugeais banale, voir très simple. Mais l'homme semblait être sur son terrain de prédilection. Je sentais sa passion sur le sujet derrière ses mots, derrière ses descriptions. Presque un peu trop long à mon goût, mais après tout, n'étais je pas sensée apprendre quelque chose. Oui, j'apprenais en fait, mais pas spécialement ce que je voulais. J'aurai aimé qu'il m'en dise un peu plus sur les faiblesses de ses créatures, surtout des fées, en fait. Mais je ne désirais pas non plus montrer un intérêt plus particulier pour l'un ou l'autre de ces soit disant mythes.

Je me mordais discrètement l'intérieur de la bouche pour m'empêcher d'intervenir pour demander comment on capturait ce genre de créatures. Ce serait trop me dévoiler et je sens que je dois reste discrète, surtout avec la tendance de cet humain de se méfier de moi. En plus, il ne semble pas tellement réceptif non plus à ma première tentative de séduction. Bien trop passionné par son sujet pour me prêter réellement attention. J'ai juste envie de le secouer pour l'obliger à me regarder. A nouveau, je me retiens. Ce n'est pas le moment. Patience, patience, il y aura d'autres cours et d'autres occasions.

Au bout d'un long moment, il arriva enfin à une conclusion assez banale, sur une analyse psychiatrique. Mais alors que j'étais plus que déçue par cette sortie, il m'asséna un choc. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Il sorti un objet qui ressemblait fort à une aile de fée. Alors, artefact fabriqué de toute pièce par d'habiles faussaires ou vraie appendice, c'était la question, mais j'avais plutôt tendance à pencher vers la seconde option, allez savoir pourquoi. Intéressant en tout cas. J'aurais bien aimé l'étudier de plus près, mais encore une fois, ce n'était pas vraiment le moment de montrer trop d’intérêt.

«Ho, j'ai des ouvrages très anciens chez moi qui pourraient vous intéresser, en parlant de choses rares ou inhabituelles.»

J'avais l'impression que l'étude de ce genre de phénomènes lui prenait une majeur partie de son temps. Cela n'allait pas être facile de l'amener à me regarder et tomber sous mon charme. Les vampires avaient une sorte de magnétisme. Très peu d'humains y résistaient, sauf ceux avec des caractéristiques spéciales, comme les magiciens, par exemple. Ou les créatures déguisées en humains. Un loup garou peut très bien passé pour un mortel tant qu'il ne se transforme pas et qu'il maîtrise suffisamment son animalité. C'est à ce moment là que je regardais machinalement l'heure et que je vis qu'il était déjà assez tard dans la nuit. John avait parlé un bon moment, mais j'avais une dernière question avant de m'en aller à mes affaires.

«C'était très intéressant. J'ai bien fait de venir vous voir. Malheureusement, je vais devoir partir et puis, j'ai déjà beaucoup abusé de votre temps. J'aimerais juste savoir, avant de nous quitter, ces créatures, ont elles un point faible dans les légendes?»

En dehors de tout ça, j'espérais bien qu'il me propose de lui même de se voir chez moi la prochaine fois. Là, je serais en terrain connu et je comptais alors bien lui montrer d'autres choses intéressantes à par ses livres.
Malvina Magnus
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Lun 17 Mai - 20:05
John resta silencieux un long moment. Il faut dire qu’après le long récit qu’il avait déblatéré presque sans pause le jeune sorcier commençait à fatiguer. Ses yeux rouges et sa gorge sèche venaient confirmer le besoin d'une bonne nuit de sommeil. C'était toujours ainsi lorsqu'il se laissait entraîner par ses passions il pouvait travailler jusqu’à l'épuisement, allant jusqu’à perdre toute notion du temps. Pour lui… et pour ses interlocuteurs ! Ne mesurant pas forcément le manque d’intérêt et le désarroi de ses derniers lorsqu’il partait dans des monologues de plusieurs heures comme ce soir avec Malvina.

Cette dernière lui avait semblé distante, quelque peu en retrait, pendant ses explications. Comme si quelque part le sujet l'intéressait guère, jusqu'au moment où il lui présenta l'aile de fée. John se rendit à l’évidence. Elle était comme l'écrasante majorité de la population, à préférer aborder les choses d'un point de vue concret, matériel, palpable… et à vivre dans le présent, dans le monde réel. Malheureusement pour lui, ce monde bien  trop réel lui était étranger. Il était tellement plus stimulé par les grandes idées, les principes, les théories et les concepts que ses échanges avec les autres lui semblaient vides et dénués de sens.

Il aimerait tellement se connecter à eux, en profondeur… avec de vraies conversations abouties. De vrais échanges dignes de ce nom. Pas des simples monologues croisés où chacun parle de soi sans réellement écouter l'autre. Mais il n'y arrive pas… Quand il entame une discussion, cela se termine par trois points de suspension…

Qui était-il à leurs yeux ? L'intello ? Celui qui pense trop ? Celui qui devrait plus faire la fête au lieu de se prendre la tête ? L’excentrique ? Le non conventionnel ? L’original ? Le marginal ? Celui qui plane ? Celui qui paresse ? Celui qui rêvasse ? Celui dans la lune et qui n'en fout pas une ? Celui qui ne fait pas comme tout le monde ? Celui qui ne fait pas partie de ce monde ?

Au final il se sentait vide. Désenchanté. Lassé. Frustré. Impuissant. Pas important. Insignifiant. Ignoré. Pas accepté. Contrarié. Décalé. Déconnecté. Tellement isolé. Certains jours… ça faisait mal…

Il se rassit lentement à son bureau en soupirant, méditant sur sa bien triste condition. Il avait cru penser, espérer , qu'avec cette nouvelle personne les choses seraient peut-être différentes. Qu'il trouverait un plaisir, une stimulation intellectuelle dans la transmission de son savoir et dans des échanges théoriques et conceptuels poussés. Pourquoi pas dans une remise en question de ses principes et de ses valeurs, de sa vision…

Mais il n'en était rien. Il avait l'impression de vivre une nouvelle relation asymétrique et son cœur se serra un peu plus au fond de sa poitrine, au bord des larmes, comme piégé par cette solitude mentale à laquelle il ne pouvait se soustraire.

Tentant de se ressaisir tant bien que mal il laissa toutefois échapper un soupir de détresse. À ce rythme d'épuisement pour les autres il n'irait sans doute plus très loin. Il resta un instant dans sa bulle, perdu dans ses pensées , jusqu'au moment où Malvina évoqua ses livres rares et anciens. À cet instant seulement John sembla retrouver un semblant d’intérêt à la discussion.


Je serai très heureux de pouvoir consulter ses ouvrages. Qui sait, peut-être renferment-ils certains secrets qui feraient avancer la recherche ?

II comprit par la suite au regard pressé de la jeune femme qu'il était plus que temps de mettre fin au cours. Aussi bien, John ne la retarda pas davantage, clôturant la séance. Il se contenta simplement de répondre à la question de son invitée sur les faiblesses de ces créatures.

Il y a peu de sources sur les moyens de vaincre ces êtres. Certains évoquent l'utilisation du feu, d’autres du poison. La plupart s'accordent pour dire que les pires ennemis des gnomes et des lutins sont en fait eux-mêmes, pour quiconque est assez malin pour savoir profiter de leur espièglerie. En revanche pour ce qui est des fées, leur ennemi naturel reste avant tout le fer et le métal, comme symbole suprême de la domination de l’homme sur la Nature.

À ces mots il ne dit plus rien et replongea dans son monde mental, visualisant ce qu'aurait pu être la première rencontre entre les fées et les Hommes.
John Maxwell
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Malvina Magnus
Malvina Magnus
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Sam 22 Mai - 18:06
Fin de la nuit. Comme mon soit disant professeur était apparemment intéressé par les ouvrages anciens que je possédais, je lui fixais un rendez vous chez moi pour la semaine prochaine. Une heure après la tombée de la nuit, que j'ai le temps de prendre une collation pour ne pas être trop affamée. Cette entrevue chez moi était de bonne augure et j'avais bien l'intention d'en profiter pour prendre le temps d'essayer de le séduire. D'ailleurs, je ne lui avais même pas demandé s'il lisait le latin. Il ne s'attendait peut être pas à des livres aussi ancien que ça. C'était des ouvrages recopiés à la main, bien avant l'invention de l'imprimerie. J'avais même des vélins et des parchemins égyptiens, c'était pour dire. Enfin, je n'allais pas tout lui montrer d'un coup non plus.

La veille au soir de notre entretien, j'avais laissé des instructions aux humains qui me servaient, esclaves ou non. Préparer un thé pour une heure après l'arrivée de mon invité. Avec tout ce qu'il fallait, lait, sucre et quelques biscuits faits maison. Puis, je m'attelais à la tâche de savoir quel ouvrage j'allais lui présenter. Je n'avais pas tout lu ce que je possédais, loin de là. Mais c'était classé par thème et les ouvrages traitants du sujet qui l'intéressaient était parfaitement rangés dans un coin de ma bibliothèque privée et secrète. Je parcourais délicatement les pages fragiles et tombais finalement sur un sujet intéressant.

Des loups garous. Les enluminures étaient assez claires à ce sujet, l'avantage des livres anciens, même pas forcément obliger de lire pour savoir de quoi il était question dans l'ouvrage. Je préparais aussi des gant propres pour la manipulation. Moi même en avait utilisé. Je parcourais la pièce privée du regard. Il y avait des fauteuils confortables, quelques chaises agréables et des guéridons. Parfait pour prendre un thé et grignoter un peu, si besoin. Je refermais la porte puis allais passer en revue différentes tenues jusqu'à en trouver une qui me convenait.

Le soir même, j'eus ainsi tout le temps de me préparer. Coiffage, maquillage léger et bien sûr la robe verte que j'avais choisi. Légèrement sexy sans être trop provocante. J'ouvris la porte sécurisée de la pièce privative à l'avance. La porte coulissait dans le mur et ainsi, il était difficile de détecter qu'il y avait là une porte qui fermait et sécurisait l'endroit assez efficacement. J'attendais l'autre partie de la bibliothèque, là où il y avait des ouvrages moins sensibles et moins rares. Un domestique était chargé d'aller ouvrir et d'introduire le professeur auprès de moi. Quand il arriva, je me levais pour le saluer.

«Bonsoir. J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal à venir. Si vous le souhaitez, un chauffeur pourra vous raccompagner pour votre retour. Si vous voulez bien vous donner la peine, j'ai sélectionné quelque chose qui devrait vous intéresser.» Lui désignant le livre qui patientait sur une sorte de lutrin en bois.
Malvina Magnus
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